LA CHIMIE DES PARFUMS

Episode 6

L’ESSENCE DES MOTS

« Chimique »… le mot fait souvent peur.


Il nous renvoie à l’antagoniste du bio, du naturel, du vert… Ces mots magiques surexploités par le marketing peuvent pourtant altérer notre perception.

En effet, en parfumerie, la chimie organique est partout.
– Huile essentielle de rose ou de jasmin ? Plus de 300 molécules, composés « chimiques »…
– Extraction des matières premières au solvant, au CO2 ou encore distillation moléculaire ? Réactions chimiques…
– Ajout d’environ 85% d’alcool à un « jus », en fonction de sa concentration : éthanol issu de la transformation du blé ou de la betterave…
– Transport et fourniture des huiles essentielles produites à Grasse, Madagascar ou Haiti… empreinte CO2 (le circuit court semble difficile dans ce cas…)

LES TYPES DE MATIères


En revanche, ce qu’il parait pertinent de distinguer, ce sont les matières naturelles des matières de synthèse :

– les matières naturelles sont essentiellement issues du monde végétal via des techniques d’extraction (distillation au solvant, expression à froid…) sous forme d’huiles essentielles, d’absolues ou encore de résine.
Le CITES régule la commercialisation des espèces de faune et de flore en danger de disparition. Ainsi, elle protège les espèces animales menacées (chevrotin porte-musc, civette, castors d’Amérique du nord) qui ne sont plus utilisées en parfumerie, mais aussi des arbres comme le Bois de rose et de Palissandre ou les Aquilarias (dont est issu le précieux Oud) surexploités et braconnés. Les parfumeurs s’appuient alors sur es matières de synthèse pour chercher à reconstruire ces notes devenues inaccessibles.

RM naturals



– les matières synthétisées en laboratoire regroupent 2 types :

  • les molécules visant à cibler et reproduire à l’identique la nature. Issues de la pétrochimie, ces associations d’arômes et de solvants rendent possible les senteurs de fleurs dites « muettes » : extraction (quasi) impossible du muguet, du lilas, du lys….
    Idem pour les notes fruitées : pas d’extraction possible pour les fruits du verger, les fruits exotiques ou les baies contrairement aux agrumes. Idem pour les notes gourmandes de vanille, de chocolat ou de caramel… Ces matières permettent de maîtriser les coûts, les quantités, la qualité (variation des récoltes) ou de se rapprocher des senteurs issues d’espèces protégées.
  • les molécules dites « artificielles », inventées par les hommes  pour produire un effet qui ne correspond pas à une molécule existante dans la nature : par exemple, la sensation d’une vague, aux notes marines et iodées, très appréciées en parfumerie depuis la découverte de la Calone dans les années 60.
MP synthetics


L’IFRA (International Fragrance Association) propose des standards à l’industrie du parfum. Elle a identifié une vingtaine de molécules potentiellement allergisantes (1 à 3% de la population). Leur provenance est à la fois d’origine naturelle et synthétique.

Afin de répondre aux enjeux liés à notre environnement, notre santé et à l’urgence climatique, les perspectives prometteuses semblent se profiler du côté de la la biotechnologie et de la « chimie verte », offrant de remplacer certaines molécules issues de la pétrochimie et d’ouvrir la voie à de nouvelles senteurs. Ces équivalences et nouveautés olfactives seront sans doute plus accessibles et compétitives dans l’avenir relativement proche de la parfumerie du futur.


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